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Prises de positions

Candidats aux législatives : Faire campagne sans parler de la transition écologique, c’est fini !


Vous avez décidé de vous engager dans la campagne législative ? Bravo ! Mais ne faites pas comme les candidats aux élections européennes : n’oubliez pas de parler de la transition écologique.

Tout le monde le sait, la transition écologique n’est pas toujours consensuelle. Les choix forts qu’elle implique au cœur de nos vies quotidiennes suscitent des controverses qu’il ne faut pas mettre sous le tapis. On commence notamment à le voir autour de la conciliation des usages de l’eau.

Compte tenu des difficultés à parler du sujet, nous formulons des recommandations afin qu’il trouve l’écho qu’il mérite pour faire face à l’urgence écologique.

1. Tout d’abord, ne perdez pas de vue ce qui se passe : notre société/ démocratie s’est construite sur le partage des richesses créées grâce à l’utilisation croissante des ressources naturelles et l’exploitation du vivant. Or le vivant est déréglé (climat, biodiversité, océans, etc.) et les ressources s’épuisent (eau potable, hydrocarbures, minerais, etc.). La situation actuelle devient donc instable et perturbe nos vies quotidiennes (nos infrastructures, notre alimentation, nos emplois, notre habitat, nos démocraties, etc.). Nous devons donc réagir collectivement et vous avez la responsabilité de nous y aider. 


2. Ce qu’il faudrait faire ?
Sans prétendre à l’exhaustivité, voici les priorités que nous identifions pour parler de la transition :

  • Écouter la colère et les émotions, de manière non partisane.
  • Se rappeler que nous sommes dans une période anxiogène : les gens ont peur et ont besoin d’être rassurés (mais pas d’être manipulés).
  • Parler de la transition au niveau de chaque territoire avec ses spécificités et sa réalité.
  • Mettre la justice sociale au cœur de la transition : face à la crise écologique nous ne sommes pas égaux. Si on n’intègre pas cette réalité, on risque à nouveau d’être surpris par les résultats des élections, ou par les prochaines contestations populaires.
  • Rassembler plutôt que diviser : allez chercher des gens qui ne pensent pas comme vous, ainsi que des experts. Discutez avec eux pour faire émerger des solutions partagées.
  • Redonner de l’espoir : parlez d’un avenir désirable qui nous rassemble et qui nous motive.
  • Redonner confiance dans la politique : la transition c’est un défi inédit et pas un enjeu de pouvoir.

3. Ce qu’il faudrait éviter ?

  • Ne rien faire : plus on attend et moins on a de chances face à l’urgence écologique.
  • Culpabiliser tout le monde et demander des efforts sans accompagnement ni soutien.
  • Parler de la fin du monde : ça dissuade et ça n’aide pas à passer à l’action.
  • Réduire l’écologie aux éco-terroristes et à l’écologie punitive : c’est démagogique et ça alimente les clivages.
  • Réduire la transition à des solutions technologiques ou énergétiques : la transition est aussi économique et sociale car la crise écologique crée des inégalités/changements qu’il faut accompagner en démocratie.
  • Dire que la transition c’est le problème des voisins : les calamités agricoles, les saisons déréglées, les inondations, les incendies, les canicules, le besoin en eau… c’est uniquement chez les autres ?

Des grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Nous comptons sur vous.

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